• Roses En Littérature


    La rose en littérature

                                       

     Roses En Littérature



    Au Moyen Âge
    Le Roman de la Rose est l'une des œuvres les plus célèbres du Moyen Âge. Écrit par Guillaume de Lorris (vers 1236) puis par Jean de Meung (entre 1275 et 1280), ce long poème allégorique dans lequel la rose, objet de la quête, est le symbole de la perfection, décrit la tentative d’un amoureux (le poète) pour s’emparer de l’être aimé, représenté par une rose. À la même époque, Dante écrit La Divine Comédie qui se conclut par une vision de rose blanche mystique.

    À la Renaissance
    Au XVIe siècle, chez les poètes et spécialement chez Pierre de Ronsard, la poésie utilise la symbolique de la rose pour évoquer la fragilité de la vie humaine :
    « Mignonne, allons voir si la rose…»
    et
    « vivez si m’en croyez, n’attendez à demain
    cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. »
    « J’aime la bouche imitante la rose. »

    À l'époque classique
    et chez Corneille, la rose montre le passage rapide du temps :
    « Le temps aux plus belles choses
    se plaît à faire un affront
    il saura faner vos roses
    comme il a ridé mon front »

    Deux vers célèbres de François de Malherbe dans les stances, Consolation à Monsieur du Périer sur la mort de sa fille, associent la rose à la beauté éphémère :
    « Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin. »
    Dans la Belle au bois dormant, conte de Charles Perrault repris plus tard par Jacob et Wilhelm Grimm, Églantine est protégée par un mur d’églantiers et dans The Parlement of Roses to Julia de Robert Herrick : « Réunis en parlement tous ces seigneurs proclamèrent la rose reine des fleurs ».

    À l'époque moderne
    La Petite rose (Heidenröslein) de Goethe est l'un de ses plus célèbres poèmes, mis en musique par Schubert qui met en image la jeunesse et la souffrance de l'amour.
    Le thème de la fragilité est repris par Victor Hugo dans La Rose de l’Infante : la petite infante, fille de Philippe II, voit les pétales de sa rose s’envoler sous l’action du vent ; au même moment l’Invincible Armada est détruite par une terrible tempête.
    Au XVIIIe siècle, l’expression « cueillir la rose » avait un sens galant désignant la perte de virginité.
    Plus récemment (1980), le roman d’Umberto Eco, le Nom de la rose (Il nome della rosa), est une sorte d’enquête policière médiévale se déroulant en Italie, mais l’histoire ne révèle pourtant pas le choix de ce titre… Le roman a été adapté ensuite au cinéma (1986).

     


    Littérature persane
    Saadi, le gulistan, ou jardin de roses
    Poète et soufi, il commence à rédiger le gulistan, joyau de la mystique soufi médiévale et somme philosophique écrite en vers et en prose poétique, en 1278. Saadi fut révéré comme un prédicateur de l'ordre mystique de la rose21. Parmi toutes les allégories de ce recueil, destinées à dévoiler la nature profonde des êtres et des choses, et ainsi à amener à un éveil spirituel et percevoir la réalité de l'existence, une excellente illustration des enseignements portés par les métaphores de jardins et de roses se trouve dans ce passage :

    « Un soufi était plongé dans une profonde méditation sur l'être divin ; au sortir de sa rêverie, ses compagnons lui demandèrent quels dons miraculeux il avait rapportés du jardin de la contemplation où il s'était transporté : j'avais l'intention de cueillir pour vous des roses plein ma robe, mais quand je me suis trouvé devant le rosier, le parfum des roses m'a enivré à tel point que je n'ai pu faire un geste. »

     
    "Les quatrains d'Omar Khayyam sur le vin, l'amitié, son jardin et les roses : Omar Khayyam était mathématicien (il a écrit entre autres le traité sur les difficultés des définitions d'Euclide), astronome (il fut l'un des huit astronomes à travailler à la réforme du calendrier musulman de 1074) et poète. Ses quatrains aux images souvent difficiles à décrypter, mettent en jeu le vin, le jardin et les roses. Sa tombe à Nishapur est entourée de rosiers dont deux boutures ont été plantées sur le tombe du poète anglais Edward Fitzgerald qui l'a traduit en anglais, publié en 1859 et ainsi fait connaître en Europe.


    « Je tombais de sommeil et la sagesse me dit :
    Jamais dans le sommeil la rose du bonheur n'a fleuri pour personne...
    La saison des roses et du vin et des compagnons ivres!
    Sois heureux un instant, cet instant c'est ta vie
    Vois, la brise a déchiré la robe de la rose,
    De la rose dont le rossignol s'était enamouré ;
    Faut-il pleurer sur elle, faut-il pleurer sur nous ?
    La mort viendra nous effeuiller et d'autres roses refleuriront. "


     

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