LA ROSA: UN SYMBOLE DE POÉTIQUE
Voici quelques-unes des meilleures citations, des idées et des expressions poétiques, dictons et pensées sur la rose.
C'est plaisant de constater à quel point l'imagination peut stimuler l'âme humaine depuis les temps anciens, la fleur par excellence.
Celui ci est mon préféré:
Perles de Roses
Si tu veux inventer un collier,
Tiens, voici comment procéder.
De bon matin, te réveiller,
Dans les rosiers, te promener.
Tu verras des perles de rosée,
Sur les roses elles sont accrochées.
Une bonne poignée tu cueilleras,
Dans une boîte tu les rangeras.
Un cheveu d'or pour les assembler,
Un tout petit nœud pas trop serré,
Ainsi tu auras un joli collier,
Aussi souple que celui d'une fée.
Gilbert
En Parfums diffusés
Je suis venue foulée de mes pieds
Ce jardin d Amour entretenu par u jardinier
De coeur et d Âme
Moi qui aime tant la rose
Ma rose poétique
Merci à Roserimes pour ce partage
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Pierre De Ronsard ( 1524-1585 )
" Mignonne, allons voir si la rose ..."
Mignonne allons voir si la rose Qui ce matin avait desclose Sa robe de pourpre au soleil, A pont perdu ceste vesprée, Les plis de sa robe Pourprée, Et son teint au vostre Pareil. Las! Voyez comme un peu d'espace,Mignonne, elle a dessus la place Las! las ses beautéz laissé cheoir ! ô vrayment marastre Nature, Puis qu'une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne, Tandis que vostre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez vostre jeunesse: Comme à ceste fleur la vieillesse Fera ternir vostre beauté. Roses de juin, vous les plus belles
Roses de juin, vous les plus belles,
Avec vos coeurs de soleil transpercés ;
Roses violentes et tranquilles, et telles
Qu’un vol léger d’oiseaux sur les branches posés ;
Roses de Juin et de Juillet, droites et neuves,
Bouches, baisers qui tout à coup s’émeuvent
Ou s’apaisent, au va-et-vient du vent,
Caresse d’ombre et d’or, sur le jardin mouvant ;
Roses d’ardeur muette et de volonté douce,
Roses de volupté en vos gaines de mousse,
Vous qui passez les jours du plein été
A vous aimer, dans la clarté ;
Roses vives, fraîches, magnifiques, toutes nos roses
Oh ! que pareils à vous nos multiples désirs,
Dans la chère fatigue ou le tremblant plaisir
S’entr’aiment, s’exaltent et se reposent !
Émile Verhaeren, Les Heures d’après-midi
Aux branches que l’air rouille et que le gel mordore,
Comme par un prodige inouï du soleil,
Avec plus de langueur et plus de charme encore,
Les roses du parterre ouvrent leur coeur vermeil.
Dans sa corbeille d’or, août cueillit les dernières :
Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
Mais voici que, soudain, les touffes printanières
Embaument les matins de l’arrière-saison.
Les bosquets sont ravis, le ciel même s’étonne
De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
Malgré le vent, la pluie et le givre d’automne,
Les boutons, tout gonflés d’un sang rouge, fleurir.
En ces fleurs que le soir mélancolique étale,
C’est l’âme des printemps fanés qui, pour un jour,
Remonte, et de corolle en corolle s’exhale,
Comme soupirs de rêve et sourires d’amour.
Tardives floraisons du jardin qui décline,
Vous avez la douceur exquise et le parfum
Des anciens souvenirs, si doux, malgré l’épine
De l’illusion morte et du bonheur défunt.
Nérée Beauchemi
Rose rose, rose blanche,
Rose thé,
J’ai cueilli la rose en branche
Au soleil de l’été
Rose blanche, rose rose,
Rose d’or,
J’ai cueilli la rose éclose
Et son parfum m’endort.
(Robert Desnos, Chantefleurs, 1944-1945)
PIERRE DE RONSARD
(1523-1585)
PRENDS CETTE ROSE...
Prends cette rose aimable comme toi
Qui sert de rose aux roses les plus belles,
Qui sert de fleur aux fleurs les plus nouvelles,
Dont la senteur me ravit tout de moi.
Prends cette rose et ensemble reçois
Dedans ton sein mon coeur qui n'a point d'ailes:
Il est constant et cent plaies cruelles
N'ont empêché qu'il ne gardât sa foi.
La rose et moi différons d'une chose:
Un Soleil voit naître et mourir la rose,
Mille Soleils ont vu naître m'amour,
Dont l'action jamais ne se repose.
Que plût à Dieu que telle amour, enclose,
Comme une fleur, ne m'eut duré qu'un jour.
La pauvre fleur LA pauvre fleur disait au papillon céleste-ne fuis pas !Vois comme nos destins sont différentsJe reste et tu t'en vas !pourtant nous nous aimons, nous vivons sans les hommes
Et loin d'eux,
Et nous nous ressemblons, et l'on dit que nous sommes
Fleurs tous deux ! Mais , hélas ! l'air t'emporte et la terre m'enchaine .sort cruel!je voudrais embaumer ton vol de mon haleine dans le ciel! Mais non, tu vas trop loin! parmi des fleurs sans ombreVous fuez,Et moi je reste seule a voir tourner mon ombrea mes pieds. Tu fuis, puis tu reviens: puis tu t'en vas encoreluire ailleurs.Aussi me trouves-tu toujours à chaque auroreToute en pleurs! Oh! pour que notre amour coule des jours fidèles,O mon roiPrends comme moi racine, ou donnemoi des ailes Comme à toi ! Victor Hugo Sur la mort de Marie Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose :
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur :
Mais battue ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt feuille à feuille déclose :
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses.Pierre de Ronsard Ô toi, rose moussueô toi, rose moussue et blonde, a tes oreilles,que mesvers chantent comme un murmured'abeilles.Quemon regard, vers toi glisse comme la nuitqui glisse et qui t'endort sous l'or dont elle luit !Que je te charme en invocations très douce ,- comme les chants de la rosée au fond des mousses !Quand tu voudras mon coeur pour t'amuser, je veux qu'il soit comme une fleur de sang dans tes cheveux !Lorsque je pleurai, je veux, ô petite oie, que tu prennes mes cris pour des accès de joie,Et, lorsqu'on me mettra dans l'ombre du cercueil,Que ta derniere larme embellisse ton oeil, pour que ceux qui vivront , en te voyant plus belle,admirent dans ta mort ta jeunesse immortelle .
Francis james À Madame M….Quand la rose s’entr’ouvre, heureuse d’être belle,
De son premier regard elle enchante autour d’elle
Et le bosquet natal et les airs et le jour.
Dès l’aube elle sourit. La brise avec amour
Sur le buisson la berce, et sa jeune aile errante
Se charge en là touchant d’une odeur enivrante ;
Confiante, la fleur livre à tous son trésor.
Pour la mieux respirer en passant on s’incline ;
Nous sommes déjà loin, mais la senteur divine
Se répand sur nos pas et nous parfume encor. Louise Ackermann, Contes et poésies (1863)
LA ROSE
Poussez la porte de mon jardin
Et respirez le doux parfum
Des roses de toutes les couleurs
Qui s'épanouissent sous la chaleur
La pourpre aux pétales de velours
Qui signifie "amour, toujours",
La jaune, la rose ou la grimpante
Fuyant, rampant sous la charpente
En admirant les roses blanches
Qu'un gamin vola un dimanche
Dans votre tête, vient une chanson
Celle qui vous donne le frisson
Petite rose à peine éclose
La caresser, à peine je n'ose
J'assiste à sa métamorphose
Chaque matin, quand je l'arrose
On la copie, on la dessine
Sur de la porcelaine fine
Dans les tableaux, sur les rideaux
Enfin, sur tout ce qui est beau
De toutes les fleurs, elle est la Reine
Elle règne sur Terre et dans l'Eden
Aucune d'entre elles n'est identique
Elle est LA ROSE, elle est unique
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